Bindschedler se fait construire une maison à Drummondville

Bindschedler se fait construire une maison à Drummondville
Pierre-Étienne Bindschedler et Richard Voyer sont deux complices de longue date.

Le président de Soprema, Pierre-Étienne Bindschedler, viendra s’installer à Drummondville, dans une maison qui sera construite au mois de septembre sur un terrain de la rue Fradet.

Interrogé aujourd’hui par L’Express, Richard Voyer, directeur général de la filiale de Soprema en Amérique du Nord, dont le siège social est à Drummondville, a dit se réjouir de cette décision de son patron, d’autant plus qu’il tentait de le convaincre depuis plusieurs années.

«Des plans sont en préparation chez l’architecte pour bâtir une maison exceptionnelle avec un toit plat, afin de pouvoir mettre en valeur les produits d’étanchéité de Soprema bien évidemment. Ce ne sera pas une installation sur une base permanente, mais il aura toute la liberté pour des séjours prolongés», a indiqué Richard Voyer qui croit que, même sur le strict plan des affaires, ce n’est pas mauvais de voir se rapprocher celui qui a entre ses mains le pouvoir décisionnel.

«Pierre-Étienne est devenu un ami avec le temps. Nous avons le même âge et nous avons développé une belle complicité. C’est lui qui m’a fait confiance en me confiant la direction générale alors que je venais de passer six ans dans la recherche et développement. Il est exigeant mais surtout rigoureux, accessible et positif. Quand il m’a appris la nouvelle, il m’a dit que j’étais rendu deuxième à Drummondville. Je lui ai répondu que j’aime mieux être deuxième de quelque chose de grand que d’être premier de quelque chose de plus petit», a blagué le Drummondvillois.

Acquisition

L’entreprise Soprema, qui se spécialise dans la fabrication de produits et revêtements d’étanchéité pour la construction et le génie civil, ne cesse de prendre de l’expansion au Canada et aux États-Unis. Encore tout récemment, la société, dont la maison mère est établie à Strasbourg, en France, depuis 1908, a procédé à l’acquisition d’une importante usine à Kalamazou, au Michigan.

«L’achat de Chem-Link, au prix d’environ 45 millions $, nous permettra d’offrir des produits que l’on n’avait pas avant. Ce sont des nouveaux matériaux. C’est une entreprise familiale qui s’est montrée satisfaite de notre façon de faire qui consiste essentiellement à réinvestir les bénéfices pour favoriser une croissance à long terme. C’était rassurant pour leurs 70 employés», a expliqué Richard Voyer.

Selon lui, les usines de Drummondville ne sont pas en reste; celle de la rue Janelle fera l’objet d’un agrandissement. Il est prévu, par ailleurs, que le système de distribution soit amélioré pour devenir plus efficace, prélude à un probable centre de distribution.

Rappelons que Soprema emploie 260 personnes à Drummondville et que le total des ventes au niveau mondial est de l’ordre de 2,3 milliards d’euros.

Qui est Pierre-Étienne Bindschedler?

L’arrière-petit-fils de Charles Geisen, fondateur en 1908 de Soprema, ne se reconnaît pas dans la peau d’un héritier. «Je n’ai pas reçu Soprema en héritage, j’ai dû racheter la totalité du capital, d’abord aux minoritaires, puis à mon grand-père», une façon de se situer dans la lignée de cette famille qui, à deux reprises, a dû repartir à zéro. Comme le grand-père, lui aussi un héritier qui n’hérite pas, obligé de reconstruire l’usine totalement détruite sous un tapis de bombes lors de la Libération. Autant dire que l’histoire de Soprema, «avec trois patrons en cent huit ans», n’est pas banale. Lorsque son grand-père l’appelle en 1989 pour rejoindre l’entreprise familiale qui connaissait un certain essoufflement, Pierre-Étienne n’a que 29 ans, une formation à l’école de commerce de Lausanne, une expérience d’audit et pas vraiment l’intention de rester plus de deux ans. «Je suis venu remettre de l’ordre», a-t-il déjà raconté. Il se retrouve pris dans un conflit familial avec les actionnaires et décide de reprendre le contrôle… en s’endettant pour racheter toutes les parts.

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